CLAUDE BÉDARD, trad. a. Publications professionnelles
Tout au long d’un parcours professionnel fertile en événements et en réflexions, j’ai toujours été animé par la passion de comprendre et d’expliquer.
J’ai eu la chance d’approfondir deux domaines passionnants : la traduction technique et la traduction assistée par ordinateur. Deux domaines qui m'ont poussé à extraire de mon expérience pratique des points de repère. À une époque où la réflexion sur la partie «métier» de notre profession n’occupe plus autant de place que jadis, j’ai voulu contribuer à revitaliser cette réflexion en réunissant ici mes principales idées et les publications qui m’ont permis de les exprimer tout au long de mon parcours intellectuel. Claude Bédard
(claude@bedardtraducteur.ca)
|
TRADUCTION TECHNIQUE TRADUCTION ASSISTÉE PAR ORDINATEUR PUBLICATIONS RÉCENTES AUTRES SITES D’INTÉRÊT : Magistrad Anglocom François Abraham Linguatech Éditeur |
Traduction assistée par ordinateur Tout au long des années 1980, j’étudie la théorie de la traduction automatique (TA) et j’expérimente avec divers systèmes commerciaux : Systran, Logos, Weidner et XLT. Pour le compte de La Langagerie, j’élabore une démarche de mise en œuvre de la TA et des outils d’aide à la traduction, axée sur une vision lucide des possibilités et des limites des systèmes existants ainsi que sur des méthodes de travail qui en tiennent compte.
Je fais également la recension de systèmes émergents (PC Translator, GTS et Tovna) pour le compte de la revue Language Technology/Electric Word :
Pendant cette période, j’étudie sérieusement la TA, pour ensuite tenter de la démystifier et de montrer ses limitations en tant qu’outil pour les traducteurs professionnels. Cela m’inspire un article aussi amusant qu’instructif sur les différentes manières dont on peut truquer une démonstration de système de TA :
Parallèlement, je m’intéresse au vaste sujet des «industries de la langue» (IDLL), qui suscite énormément d’intérêt dans la francophonie au tournant des années 1990. J’essaie aussi d’aller au-delà du brouhaha pour poser la question : les IDLL, d’accord, mais pour quoi faire? L’article suivant résume l’état de la question à la fin des années 1980.
Mon dernier contact sérieux avec la TA est ma participation à un projet de recherche de pointe, le système DLT (Distributed Language Translation), mené par la société néerlandaise BSO, à Utrecht (Pays-Bas). Une expérience fascinante, un concept révolutionnaire et trop en avance sur son temps. Un aperçu de ce que pourrait être la traduction automatique d’après-demain :
Ayant moi-même étudié les théories sous-jacentes à la TA, j’ai essayé, tout au long de cette période, de créer un dialogue entre infolinguistes et traducteurs. Sans grand succès, je l’avoue… Les articles suivants témoignent de ma vision des choses, et aussi d’un certain désabusement.
Il serait intéressant que les traductologues s’intéressent à la question suivante : «en quoi, exactement, la traduction diffère-t-elle de la simple transcription linguistique?» Une autre de ces questions malcommodes, mais dont la réponse – une nouvelle théorie de la traduction, en somme – éclairerait quelque peu la lanterne des chercheurs en TA.
À signaler, dans cette veine, une entrevue que j’ai faite avec Martin Kay, un chercheur des plus respectés en TA :
Ces années de fréquentation de la TA m’amènent à conclure que malgré un traitement linguistique élaboré, les machines à traduire apportent au traducteur une aide plus apparente que réelle. Cela m'amène à analyser plus en détail la tâche du traducteur et à expliquer en quoi une traduction automatique aide ou nuit à cette tâche dans ses différentes dimensions.
J’essaie de voir quelles seraient des applications réalistes de la TAO pour aider les traducteurs, et c’est ce qui m’amène à élaborer un traitement automatisé de nature différente : la prétraduction automatique. C’est le point de départ du développement du logiciel ATAO, qui évoluera par la suite pour devenir LogiTerm. Les articles suivants jalonnent cette évolution :
Par ailleurs, je surveille de près l’émergence des mémoires de traduction. Après TSS (Alpnet) et TM/2 (IBM), j’expérimente avec Trados, puis avec SDLX. J’en tire la synthèse suivante :
Mes différentes expériences m’amènent à réfléchir à l’influence des mémoires de traduction sur les conditions d’exercice des traducteurs. Ironiquement, la menace ne vient pas d’où l’on pensait : ce n’est pas la traduction automatique, mais les mémoires de traduction qui menacent l’intégrité professionnelle du traducteur. Cette réflexion est résumée dans l’article suivant :
Éternel insatisfait, je délaisse les lourdeurs et les rigidités des mémoires de traduction pour développer un nouveau paradigme : celui des bitextes indexés. Il s’agit avant tout d'offrir au traducteur une ressource facile à alimenter, facile à consulter et facile à gérer; comment, en somme, obtenir le maximum de résultats avec le minimum de moyens. Les deux articles suivants décrivent cette démarche, qui a été intégrée au logiciel LogiTerm :
À force d’utiliser toutes sortes d’outils d’aide à la traduction, j’en suis venu à développer une réflexion critique quant au degré d’utilité réelle des outils en question, à leur rapport coût/avantages. L’outil, même de haute technologie, aide-t-il vraiment, et dans quelles circonstances? Dans les faits, est-ce l’outil qui travaille pour le traducteur, ou le traducteur qui travaille pour l’outil?
Pour expliquer pourquoi la traduction résiste tant aux interventions informatiques, j’ai été amené à énoncer ce que j'ai appelé humoristiquement le postulat de Saint Jérôme :
«La traduction est une activité artisanale,
circonstancielle et d’envergure réduite.» Ainsi que, non moins humoristiquement, le théorème de Bédard :
«Chaque solution d’automatisation
amène avec elle de 0 à N problèmes. Cette règle est récursive à l’infini.» Mais malgré leur appellation fantaisiste, ces principes sont solidement ancrés dans le réel et demeurent incontournables. Il sont décrits dans l'article suivant :
En fait, la tâche du traducteur est multiple et nécessite des outils variés. Écrits au fil des années, les articles ci-après inventorient les outils qui s’offrent au traducteur et analysent leur degré d’utilité :
Au début des années 2000, j’observe une flambée d’intérêt pour la «localisation», qui n’est pas sans me rappeler l’intérêt brûlant que suscitaient, dix ans auparavant, les «industries de la langue». Or tout engouement, semble-t-il, est porté par un flou sémantique considérable. La notion de localisation ne fait pas exception, comme j’essaie de le montrer dans l’article suivant :
|
|
|